Le Café des Éclusiers

Le Café des Éclusiers est un petit bistro français BCBG ouvert du
printemps à l'automne. L'été de nombreux touristes profitent de la
grande terrasse avec vue sur le fleuve, tandis que les amateurs de
cafés et de desserts se régalent lors des jours plus frisquets. En ce
début d'avril, la brise incitaient les consommateurs à se réfugier àa
l'une des tables de la petite salle à manger du Café.

Vergil avait donner rendez-vous à son ami à ce Café que son hôte
fréquentait régulièrement. L'onirim respira un bon brin d'air frais, il
se passa la main dans les cheveux et entra dans la place. Même si
Vergil habitait plus près, il avait préféré laisser son ami arriver
avant. Il aimait être "fashionably late". Il lui envoya la main et se
dirigea vers sa table.

Le nephilim avait profiter de la marche entre son appartement et
l'endroit de rendez-vous pour fouiller dans les souvenirs de Marc et
être le plus conforme possible. C'est avec dégoût que Vergil s'adonnait
à cet exercice et malgré son pointillisme, il y a certaines choses qui
n'échapperaient pas à un examen scrupuleux: le fait qu'il ne trainnait
pas son portable cette journée-ci par exemple.

- Andrea, content de te voir mon vieil ami!

Il donna une bonne poignée de main à Andrea et s'assit à côté.

Andrea Piedmont

Surpris de le voir arriver en retard, il n'en restait pas moins que l'italien était content d'avoir des nouvelles de son ami, enfin... au moins de le voir malgré le squelques changements physiques qu'il avait subit. Rien à faire, Andrea n'aurait jamais imaginé cet homme en particulier avoir des cheveux si pâles et si... blanc. C'était contre sa nature, mais il n'en fit pas mention, ils n'étaient pas là pour parler de mode, bien que Andrea commençait à croire à un retour à l'adolescence de l'homme d'une trentaine d'années.

- "Ah! Bonjour Marc! Finalement te voilà. Je commençais à m'inquiéter et penser que tu ne viendrais pas, encore une fois!"

Il ne disait pas cela pour être méchant. En fait Andrea était assez agréable de nature et jamais il n'aurait voulu froisser son ami. D'un pied, il poussa la chaise pour qu'il puisse s'asseoir et finalement il pencha la tête.

- "...Alors, de quoi voulais-tu me parler?"

Mais il se commanda un café, comme il le prenait toujours, un cappuccino avec de la vraie crème dessus et deux biscuits. Comme toujours. Cet homme était un homme d'habitude, il semblait prévisible à tous en tout cas.

Même s'il "connaissait" son ami, Vergil n'en resta pas moins surpris de
ne pas se faire mitrailler de questions. Il commenda un expresso
alongé, une autre entorse à incarner Marc parfaitement. Vergil avait
préparé tant de réponses que son histoire lui sembla tout naturel à
raconter.

- Andrea... je ne sais pas si je t'en avait
parlé, mais j'avais des migraines depuis un certain temps. Et bien...
j'ai finalement décidé d'écouter le conseil de Mireille et je suis allé
consulté un spécialiste.

Il passa sa main dans les cheveux.

- J'ai... j'ai une tumeur au cerveau et le médecin ne sait pas encore
comment elle se développe ni s'il pourra me l'enlever. Il m'a bien
averti cependant que je pourrais faire des choses étranges... dire des
choses... comme ce qui s'est passé hier ou avoir des changements
physique.

Il laissa à son ami le temps de digérer la nouvelle et poursuivit.

- Ne t'inquiète pas, je vais être capable de travailler encore et de
faire tout ce que je faisais avant... seulement j'ai quelques trous de
mémoire en prime, hehe.

Vergil le regarda avec des yeux froids et un sourire charmeur, une sensation vraiment étrange se dégageait de son expression.

Andrea Piedmont

Il y eut un long et lourd silence, comme si l'homme cherchait désespérément ses mots. Il ne s'attendait pas à ça. À tout sauf à ça. Il était d'un naturel plus que sympathique, alors il ne voulait pas trop sembler dévasté par la nouvelle mais il faisait son possible pour digérer le plus rapidement ces mots qui semblaient venir si naturellement pour Marc. Peut-être avait-il accepté son sort, c'était normal de n'en parler qu'après quelques temps, mais ces mots semblaient si cruel. Ils étaient bons amis après tout.

- ."...D'accord.."

Il ne sut que lui dire pendant de longues minutes. Il regardait le café dans la tasse que venait de lui apporter la serveuse et il mit ses mains contre celle-ci, se sentant soudainement ayant l'impression d'avoir plus froid qu'en temps normal.

- "....Ben écoute... si tu as besoin de quelque chose, juste de soutien moral... tu sais que je suis là pour t'aider hein?" Il souriait, ne sachant trop comment prendre une telle nouvelle. Et il soupira très doucement. "...Tu devrais vraiment prendre ça relaxe, je doute que ton bureau veuille que tu leurs claque un épuisement professionnel en plus... de toute façon c'est assez grave..."

Vergil sourit de plus belle et tappa le bras de son ami.

- Oh mais je SUIS en train de prendre ça relaxe. J'ai eu le temps de me
faire à l'idée et puis... et puis je ne sais pas si je devrais te dire
ça, mais des fois j'ai l'impression que ça a débloquer des capacités en
moi... J'ai l'impression d'être plus rapide, plus alerte... tu vois le
genre? Enfin... je ne m'attends pas à ce que tu comprennes vraiment,
mais je suis content de ton support... Tu n'as qu'à remplir mes trous
de mémoires, comme tu le fait toujours

Vergil pris une gorgée de son expresso. Il regarda aux allentours,
comme perdu dans ses pensées, mais il scrutait si d'autres immortels
étaient dans les environs.

- Il n'est pas question que tu t'appitoies sur
mon sort, comme il n'est pas question que j'arrête de travailler. Comme
je t'ai dit, je ne me suis jamais sentit aussi bien. Alors pas de
traitement de faveur.

Le nephilim hocha la tête. Il pensait bien avoir régler
toutes les questions indiscrètes avec cette explication et il n'aurait
pas à sans cesse expliquer ses "changements d'humeur". En prime, s'il
obtenait la sympathie de son entourage, peut-être pourrait-il les faire
travailler sur son projet. Décidément Andrea était un bon ami.

Andrea Piedmont

La pièce semblait exempt d'immortel si ce n'était que de Vergil, mais en jetant un simple coup d'oeil vers son ami, il pouvait se rendre compte que le ka-soleil de cet homme n'était pas exactement régulier, peut-être un peu au-dessus de la moyenne. Cependant l'immortel n'avait pas côtoyé d'humains depuis si longtemps qu'il pouvait être difficile de juger comme ça. En tout cas, il était possible que cet homme soit un initié ou simplement quelqu'un d'un peu plus fort que la moyenne.

En tout cas, Andrea ne sembla pas s'incomoder du fait que Marc ait l'air perdu ainsi. Il sourit simplement et hocha de la tête. C'est vrai que c'était aussi bien de ne pas trop pleurer sur son sort, mais il n'arrivait pas à croire qu'une simple tumeur puisse rendre son ami plus fort ou plus rapide.

- "...haha... d'accord... c'est ce que je fera alors."

Il sourit et hocha de la tête. Il semblait avoir retrouvé sa bonne humeur alors il ne s'en faisait pas trop. Si vraiment Marc disait aller mieux alors il devait le croire, sans s'empêcher de garder un oeil sur lui.

Vergil soupira, il devait se montrer prudent. Après toutes ces années
dans sa stase, il sentait que c'était l'époque idéale pour continuer
son oeuvre.

Il regarda par la fenêtre et vit des bateaux naviguer paresseusement
vers la capitale. Qu'avait-il manquer depuis tout ce temps? Il ne se
rappelait de rien encore, mais l'évolution culturelle était marquante
entre les oeuvres modernes et "La descente de Dante aux Enfers", le
bas-relief qui était sa maison.

Vergil avait envie de se mettre au parfum de cet époque. Après tout,
comment guider les humains s'il ne connaissait rien de leur monde.

- Dit-moi mon ami... aurais-tu envie de prendre congé de ta femme ce
soir? J'ai le goût de sortir. À chaque matin je regarde notre photo du
party de Noel et on s'étais bien éclater cette soirée-là.

Il but une autre gorgée de son alongé et fit un beau sourire.

Andrea Piedmont

L'informaticien cligna des yeux et pencha la tête sur le côté. Il se sentait quand même étrange en la présence de Marc, mais il laissa cette impression de côté, voulant juste passé du bon temps avec son ami, peut-être question de lui, ou de se, remonter le moral. Il passait son impression étrange sur le choc qu'il avait subit à cause des nouvelles récentes.

- "...Hum..."

Il sembla penser un instant et il prit une bonne gorgée de son cappuchino en se disant que sortir lui ferait peut-être du bien aussi. Il passait tellement de temps à sa famille et à son travail qu'il sentait que, depuis ses études, il n'avait eu aucune vie sociale.

- "...Mmm.. bien je crois pouvoir faire ça, mais ça dépend qu'est-ce que tu voudrais faire..." Il sourit légèrement et haussa des épaules. "... J'ai pas trop d'idée en fait. Et c'est sur que 'prendre congé' de ma femmes et de mes enfants ça me fera du bien. Je les adore mais ça demande tellement d'attention, toi tu connais pas ça, monsieur célibataire!!!"

Vergil rit de bon coeur, l'idée de s'accoquiner avec des mortels et de fonder une famille l'amusait au plus haut point.

- hahaha toujours le mot pour rire! André, André, André, je veux sortir
dans un endroit où ya de belles filles, rencontrer beaucoup de gens. La
vie peut être courte et je n'ai plus de temps à perdre.

- Un bar 5 à 7 de Crescent ferait très bien mon affaire, dès ce soir.

Vergil le regarda dans les yeux attendant naturellement un oui. Il prit une autre gorgée, sa dernière, de café.

Andrea Piedmont

Il y eu un terrible silence. Vraiment ce n'était pas le genre du Marc qu'il connaissait. Bon, il n'avait pas personnellement de problème à sortir et faire les bars mais cela ne lui semblait pas une activité probable pour un homme privé et renfermé comme Marc. Mais, comme il ferait pas mal n'importe quoi pour lui remonter le moral, il hocha lentement de la tête.

- "...Hum... OK! Ca se peut que je sois un peu en retard cependant, je dois prendre les enfants à l'école et les ramener à la maison. Tania pourra s'occuper des deux plus jeunes, mais bon..."

Il haussa des épaules et sourit faiblement. Un instant il se demanda qu'est-ce qui pouvait bien passer dans la tête de Marc. C'est vrai que de savoir qu'on vivait peut-être ses derniers jours pouvait être difficile, mais en même temps... un changement de personalité si radical, on aurait plus dit qu'il avait quelque chose à cacher.. mais bon, Andrea n'était pas doué pour la psychanalyse alors il se contenterait simplement de cette occasion pour sortir et se dégourdir un peu.

- "...Je suis sûr que tu vas pogner." Même si ce mot semblait étrange avec le léger accent italien de Andrea, il avait rapidement appris les expressions québécoises quand il ne se trouvait pas entouré de ses parents, à l'époque du moins.

Vergil sourit à entendre l'accent de son ami.

- Naturellement! j'ai bien l'intention de "pogner". L'Italie au grand complet sera fière de moi! De ton côté, j'espère que tu ne te laisseras pas
piler sur les pieds par ta femme quand tu lui annonceras que tu sors en milieu de semaine .

Vergil fit un petit sourire cynique. Pour lui charmer des humaines ne serait pas très difficile. Il espérait aussi rencontrer d'autres immortels dans l'endroit.

- Les femmes c'est comme les affaires n'est-ce pas. Elles peuvent être très dures, mais on est satisfait lorsqu'on en a rencontré une bonne. Alors comment vont les affaires?

L'onirim repris son petit sourire cynique et demanda un 2ième café.

Andrea Piedmont

L'Italien eut un sourire très visible à ce moment et il secoua letnement la tête. Si les mots pouvaient sembler sonner étranges en sortant de sa bouche, ils l'étaient encore plus venant de Marc, un homme qui en fait ne pensait jamais à ce genre de choses... en tout cas pas ouvertement. Il se souvenait bien de ses quelques copines et des filles desquelles il avait pu s'amouracher au secondaire, mais vraiment, en cherchant la bonne, il avait vraiment perdu le fil et jamais il ne s'en était vraiment chargé après ses études universitaires. Marc, qui était normalement un homme rangé, lui semblait un peu plus débauché et libertin ce soir, mais aussi bien en profiter le temps que cela pouvait bien durer.

- "Huh... oh ça dépend des jours, tu sais... après tout ça fait douze ans qu'on est marrié. Alors c'est normal que ça soit moins fort des fois. Mais on fait comme on peut même si ça demande bien des sacrifices d'un côté comem de l'autre."

Il souriait doucement. Il se rappelait de son mariage, à dix-neuf ans, et que Marc, son garçon d'honneur, lui avait dit qu'il faisait la plus grosse erreur de sa vie. Mais il y avait toujours de l'amour, même si le couple n'était pas aussi fort, Andrea travaillant trop pour les goûts de sa femme, s'en sauvant par le fait même parce que les jours n'étaient pas si facile avec une femme contrôllante comme elle. Mais dans les faits, elle le trompait sûrement déjà, alors il ne voulait pas trop s'en faire avec ça.

- "Monica est gentille et tout, mais elle veut retourner en Italie." Il haussa des épaules. Marc était son ami, et ils avaient partagés tant de secrets depuis leur connaissance. "...En tout cas. Elle ne devrait pas s'en faire, elle arrivera à 17h du travail..."

Bien des sacrifices hum, au moins ils avaient des problèmes communs, mais pas à la même échelle.

- En Italie? Elle s'ennuit de la Familia je suppose. Et toi que ferais-tu? Tu la suivrais jusque dans les enfers?

Vergil eu un regard brillant, il cligna des yeux et l'éclat parti.

- Je me demande bien comment serait les choses sans toi dans les parages. Chose sure, plusieurs cafés fermeraient leurs portes. Mais tu sais, il y a bien des chances que je parte vers d'autres pays bientôt. Parti par affaire, parti par plaisir.

Andrea Piedmont

"...Je ne partirai pas d'ici. J'ai établie ma vie ici, mais si elle part ça sera avec les enfants, et... je ne vex pas aller là-bas." Il savait qu'il était la honte de l'Italie!

Visiblement, le jeune homme aimait ses enfants et il ne voulait pas en être séparés, alors il ne savait trop que penser. depuis quelques mois sa femme parlait de le quitter mais elle refusait de lui dire pourquoi, et lui, très concilliant, faisait du temps pour les enfants, pour elle, et toujours il voyait un mur. Mais il ne voulait pas partir poiur une contrée lointaine, et si c'était ce que Marc voulait faire, si étonnant fut-ce. Il croisa les bras et regarda ailleur un instant avant de lui-même se commander un autre café, mais cette fois pour emporter, peut-être qu'une marche à l'air frais leur ferait un peu de bien.

- "... ma vie sociale et professionnelle est ici, malgré ce que peut dire Monica. En tout cas..."

Il haussa des épaules et lui sourit néanmoins. Il savait que Marc ne cherchait pas de relation stable et son ami n'avait jamais tenté de comprendre ce qui se passait dans sa propre tête et pourquoi il s'était marié si tôt, à une femme plus vieille que lui...

- "... tu veux aller marcher un peu...? je pense que j'ai besoin d'un peu d'air et j'étouffe ici..."

Étrangement, Vergil se remémora les nombreuses confidances que AndrréA lui a faite au cours de la dernière année. Il n'avait pas souvenir lui-même de "son" ami heureux avec sa femme. De toute façon qu'est-ce que ça lui importait? Les relations humaines étaient tellement courtes et sans significations.

- oui bien sur, je suis là pour t'écouter aussi.

Vergil se passa une main dans les cheveux et alla payer les cafés. Il remit son veston, car le vent était encore frisquet et marcha vers la promenade en compagnie d'AndrréA.

Il sourit en pensant à ses "neveux" et "nièces", car malgré que son ami et lui n'étaient en nuls points frères, Marc se faisait appellé tonton plus souvent qu'à son tour. Lorsque leur père deviendra un vieil homme et eux des adultes, "Marc" sera encore dans sa "prime jeunesse".

Il regrettait déjà un peu de n'avoir pas pu partager avec Nikolai, mais la vie était pleine de surprise et il ne doutait pas qu'ils se recroiseraient.

Andrea Piedmont

Andrea soupira lourdement et regarda aller son ami. Ils ne comptaient même plus le nombre de cafés que l'un devait à l'autre et dans l'autre sens. Cela importait que très peu comme tout deux avait un bon salaire et ils n'étaient pas à quelques cafés près. Le jeune homme pris son manteau et le passa sur ses épaules. Il reprit aussi le sac à bandouillère qu'il portait tout le temps, contenant son ordinateur portable et quelques papiers très importants, il avait son téléphone cellulaire à la ceinture comme toujours. Il y jeta un court coup d'oeil. Il avait plusieurs heures avant que ses enfants ne terminent l'école alors il ne s'en inquiétait pas, de plus il ne travaillait pas.

- "...Merci, Marc."

Son sourire était sincère, tout comme ses mots. Il mit rapidement ses gants de cuir noir avant de prendre son café dans ses mains. Il soupira doucement et ouvra la porte devant son ami, il était gallant avec tous (et il n'y avait aucune arrière pensée derrière ça! Il parait...), et lorsqu'il fut dehors, il prit une longue inspiration.

- "...Ca va aller, je pense, on ne veut pas faire de mal aux enfants, tu sais comment c'est... en tout cas, je t'en ai parlé assez pour que tu saches! Mais ils savent que tout ne va pas pour le mieux."

- Oui c'est sur que l'Italie ce n'est pas la porte d'à côté. Mais je suis sur que tu passeras au travers. Tu es fort Andrrea et tu as la chance que Tania soit assez grande pour comprendre.

- Tu sais ce que je dis toujours... Vergil effectua une pause pour effectivement savoir ce qu'il disait toujours. La famille, c'est ton petit trésor et il reste dans ton coeur peut importe où il est caché.

L'onirim eu l'air surpris de ses propres paroles. Une vague de colère passa le temps d'un clignement d'yeux. Comment un simple humain pouvait bien être aussi optimisme sur un sujet comme cela? Frères, soeurs, mère ou père, aucun lien de sang n'empêchait la trahison. Cette Tania pourrait très bien passer au travers d'une séparation ou accuser son père de l'avoir abandonnée. C'était ridicule tout cela.

Pourtant Vergil se sentit pris à jouer le jeu et pris son ami par les épaules.

- Tu sais que tu peux venir chez moi quand tu veux si tu as besoin d'aide. Tu n'as qu'à téléphoner d'avance et hop.

Andrea Piedmont

Andrea hocha lentement de la tête en attendant son ami dehors. Il jeta un regard circulaire autour. Il ne faisait pas trop froid et trainquillement le printemps arrivait, il faisait enfin soleil et il commençait à y avoir quelques piétons sur les rues commerçantes du Vieux-Port. L'endroit, encore calme, lui tirait un sourire à chaque fois. C'était beau et quand même tranquille, alors il lui suffisait d'y vivre et d'y élever ses enfants.

- "...Je sais, mais je te dis que ça va aller, même si elle part vraiment, ben.. c'est ça qui sera ça, je lui ai dit que je ne pouvais pas tou laisser ici juste pour un de ses (nombreux) caprices."

Il souriait doucement mais il prit une petite gorgée de son café avant de sourire à l'autre homme en soupirant. Il haussa des épaules et, après un moment il se retourna pour marcher en direction du bord de l'eau. Ils pourraient y être tranquilles.

- "...Mais bon, c'est noté. Si jamais je m'effondre, je saurai que j'aurai un endroit où aller... c'est bien d'avoir un endroit pour quand sa femme décide que tu couches dehors... mais bon, tu connais pas ça toi, hein!" Il marqua une pause avant de reprendre la parole. "Tania comprend mais en même temps elle se range du côté de sa mère. Elle veut vraiment que je sois à la maison plus souvent."

Vergil, qui avait toujours son bras autour des épaules d'Andrrea, lui fit une prise de lutte amicale et le décoiffa un peu.

- Ah mon pauvre ami! Tu vois tout le trouble que les femmes te donnent!! Je peux te montrer la voie du célibataire où tu seras libre tous les soirs d'écouter le hockey ou autre barbarisme masculin. Où la femme que tu as séduite la veille ne t'auras même pas préparer ton café après une nuit mouvementée et où tu rentreras en retard à l'ouvrage, car la dame qui t'accompagne devras rentrer chez elle. C'est pas la belle vie ça un peu?

Vergil sourit à Andrrea. Parlant de barbarisme, le Centre Bell était un bon endroit pour chercher d'autres immortels... hum c'était une idée à exploiter.

- Si tu as besoin de plus de temps avec Monica, tu peux me refiller une partie de ton ouvrage, j'ai du mal à dormir ces temps-ci et ça occuperait mes longues nuits d'insomnie.

Une mouette pleine d'espoir était posée près d'une poubelle. Elle était maigre suite à son retour du sud et le resterais probablement encore quelques semaines, le temps que les touristes envahissent les rues.

Andrea Piedmont

Le jeune informaticien sourit et secoua la tête. Il savait que Marc était très intelligent et qu'il aurait voulu l'aider avec son travail, mais il y avaient des choses qu'il ne pouvait pas faire. le travail d'Andrea dépassait l'entendement mais bon, il se contenta de secouer la tête, déclinant l'offre de son ami. De toute façon, il ne voulait certainement pas plus de temps avec Monica. Avec ses enfants oui, mais pas avec sa femme, qui, de toute façon ne tenait pas vriament à avoir la compagnie de son mari.

- "...C'est OK. J'ai beaucoup de travail c'est vrai mais je me débrouille, en plus c'est assez confidentiel et la compagnie préfère que je n'en parle même pas."

Il sourit doucement et prit une longue inspiration. Il jeta un coup d'oeil vers la mouette et prit une autre gorgée de café. Il ne tentait même pas de se défaire de l'emprise. Marc avait toujours su le dominer, et en usant de patience, il en était venu à la conclusion que son ami le lâcherait toujours au bout du compte alors il cherchait rarement à se débattre. Andrea se contenta simplement de replacer ses cheveux, il avait toujours une apparence très propre, même lorsqu'il ne rentrait pas au bureau.

- "...La vie de célibataire ne m'intéresse pas non plus. Tu devrais savoir que je suis pas un grand tombeur..." En effet, la cruise c'était pas son fort, et au Cégep, il avait fallut que Marc le pousse beaucoup pour qu'il aille finalement parler à Monica.

Vergil commençait à être tanné de la manière dont son ami laissait passer la vie. Il était partagé entre l'étrange sentiment d'amitié que lui inspirait Andrrea et son propre dégoût pour des gens qui ne fonçaient pas.

Cet humain avait décidément besoin d'une main directrice. Et même s'il ne lui confiait pas son travail maintenant, Vergil savait qu'un jour viendrait où il aurait plus de contrôle dans divers domaines.

La mouette parti en criant et le nephilim s'arrêta.

- C'est comme ça? Andrrea Piedmont, grand gestionnaire informatique, père de 3 enfants, un homme qui est parti de presque rien et qui, je dois dire, a le mérite d'être mon ami, ne croit même pas en ses propres capacités?

Vergil poussa son index sur la poitrine d'Andrrea

- Tu sais ce que je pense? Ce soir, ce sera pour toi qu'on sortira. Regarde ce qu'on va faire: tu vas sortir ton sang d'italien et tu vas au moins regarder le menu.

Avant qu'Andrrea puisse protester, Vergil lui plaqua une main sur la bouche.

- Pas de non et arrête de me faire ces yeux. Je ne t'amène pas dans une vie de débauche, j'essaie juste de te faire comprendre que c'est facile de bien parler aux filles. Ce que tu fais après, c'est pas de mes affaires.

Vergil retira sa main de son ami et lui fit un clin d'oeil.

Andrea Piedmont

Marc eut effectivement droit à ce regard lourd de reproches lancé par son ami, ou quelque chose du genre. Andrea n'était pas un tombeur. Il ne savait pas approcher les gens, que ce soit des hommes ou des femmes, si c'était pour quelque chose de 'sérieux'. Des amis, il en avait plein, mais bien peu à qui il se permettait de faire confiance. Mais Marc le savait, si peu influençable par le reste du monde, ses quelques vrais amis et sa femme pouvaient le faire changer d'avis sans même qu'il ne puisse chigner ou se plaindre. Il cligna lentement des yeux et il savait pertinemment que ce plan plutôt stupide allait juste le faire sentir encore plus mal.

- "Écoute, Marc... je pense pas que ça soit vraiment une bonne idée. C'est sûr que c'est facile pour toi, t'as toujours les bons mots, même si ça t'a jamais vraiment intéressé..."

Il avait rougit, mais il aurait pu blâmer le vent glacial, en tout cas pour la date qui les assaillait tout deux. Il regarda au loin. Peut-être n'était-il pas assez fonceur, mais il avait une vie qu'il aimait bien, en général.

- "...Pour ce qui est de mes capacité, ça dépend desquelles franchement. Je peut être très intelligent sans savoir approcher les gens, tu sais... en tout cas, on verra bien ce que ça donne mais ça me met déjà mal à l'aise, alors t'imagines comment ce sera ce soir?" Mais il rit de bon coeur avant de secouer doucement la tête. "En tout cas... on verra bien assez vite."

Vergil se retint pour ne pas faire un roll-eye. Il commençait à se demander ce qui a pu se passer durant les derniers siècles pour que les humains tournent ainsi. Bien sur, il n'avait pas vraiment de comparatif, mais il me semble que c'était facile: les hommes étaient nés pour séduirent leur partenaire.

- Oui, l'alcool fait des miracles mon ami

Ils continuèrent de marcher un instant. Le sujet semblait tombé. Vergil pensait aux personnes sur la photo du party de Noël: Andrrea, Mireille, Cassandre, Kyung, Dominique et lui-même.

Il se rappellait de tout le monde, sauf Dominique, qu'il ne semblait pas avoir vu depuis plus d'un an. Vergil avait l'impression que cet homme était plus ... mordant que Andrrea. C'était un peu frustrant d'avoir une vision sur le monde si courte et il se demandait pourquoi Marc avait écarté de sa vie une personne ambitieuse. Il regarda l'italien et dit d'un ton anodin.

- Tu as des nouvelles de Dominique?

Andrea Piedmont

Les choses avaient bien changé depuis le temps ou Vergil avait existé, c'était certain. Les hommes étaient plus mous qu'ils ne l'étaient mais les femmes ne se faisaient pas impressionner de la même façon non plus. Andrea était vraiment un homme de son temps, homem rose, mari absent, il était une contradiction vivante, mais cela, il ne l'aurait jamais admis. Il fut cependant surpris de la question de son ami, et il cligna lentement des yeux avant de pencher la tête et de lui sourire doucement.

- "...C'est drôle que t'en parles... je l'ai vu il y a trois semaines, quand je suis allé à New-York... c'était toute une surprise de le voir mais finalement on est allé souper ensemble. Puis on a bu, comme dans le bon vieux temps." Et quelle étrange soirée ça avait été! "...En tout cas, il est bien installé dans un apartement vraiment très chic en plein coeur de New-York. En tout cas, il est PDG de sa compagnie dont le nom m'échappe, mais je pense qu'il refile tout son ouvrage à son VP... en tout cas..."

Il haussa des épaules et fini son café en quelques gorgée, puis il le jeta dans une poubelle qui trainait sur le bord de la rue.

- "...Mais bon, il va bien, il est très occupé, et il compte revenir pour Noël prochain."

Vergil hocha la tête. New York huh. Tant de choses à faire, tant de places à voir. Où pouvait bien se cacher Dante?

- Oui c'est tout un hazard que de tomber sur quelqu'un qu'on connait à New York! Je devrais peut-être aller lui faire une surprise moi-même. Tu n'aurais pas son numéro de téléphone? J'avoue que j'espérais le voir ce soir... Je... je ne sais pas ce que je pensais, ça fait déjà longtemps qu'il est parti de Montréal. Faut croire que les copains me manquent.

Vergil soupira. En effet, les copains lui manquaient. Il regarda en direction du fleuve et se demandait combien d'années il aurait à jouer la masquarade avant de pouvoir proclâmer son héritage.